Après avoir développé dans les deux autres parties les aspects politiques et sociaux des jeux olympiques, nous nous penchons maintenant sur leurs bilans contrastés depuis le début du XXème siècle.
Pour cela nous avons construit un essai de typologie caractérisant les particularités des Jeux Olympiques :
1) Des Jeux qui se déroulent dans l'indifférence :
Exemple avec Paris en 1900.
"Cela aurait pu être une importante manifestation, l'occasion d'affirmer en France le fait sportif; ce ne fut qu'une triste foire, un fatras d'épreuves plus ou moins officielles, amateurs et professionnelles, éparpillées aux quatre coins de la capitale, englouties au milieu d'une épidémie de concours, parades et revues. Que les Jeux aient pu survivre à un tel fiasco paraît aujourd'hui à peine croyable".
Tel est le sentiment de l'historien du sport Jean-Toussaint Fieschi en 1983 qui résume parfaitement ce qu'ont été ces jeux Olympiques.
Prenons un exemple concret : Les compétitions étaient réparties dans toute la région parisienne entre Vincennes à l'est et le Bois de Boulogne à l'ouest de la capitale. Pire un même sport, le tir, se déroule simultanément à l'île Séguin (Boulogne-Billancourt), au polygone de Vincennes et au camp de Satory près de Versailles. Cet éparpillement ne va pas faciliter l'intérêt populaire.
2) Des Jeux pervertis par une idéologie contraire à
l'idéal Olympique :
Outre l’exemple de Berlin en 1936 et Pékin 2008 (Vu dans les parties précédentes), Prenons comme exemple principale, l’intrusion du terrorisme avec les J.O. de Munich 1972.
Munich 1972, les Jeux olympiques sont la scène de l'une des plus grandes tragédies de l'histoire olympique. Onze athlètes, entraîneurs et arbitres israéliens ont été tués par des terroristes palestiniens.
Les Jeux de 1972 à Munich, avec 195 épreuves et 7 173 athlètes de 121 pays étaient supposés battre tous les records et célébrer la paix. Durant les premiers dix jours, tout se déroula parfaitement. Mais au matin du 5 septembre, la délégation israélienne fut réveillée en sursaut par le son des mitraillettes. Des ressortissants palestiniens avaient pris d'assaut les quartiers des Israéliens. Dans cette première bataille, deux arbitres et un athlète israélien furent abattus. Les terroristes prirent ensuite en otage la délégation israélienne. Les otages, des athlètes et des entraîneurs, furent emprisonnés et attachés. Ils étaient surveillés par huit terroristes armés de mitraillettes, pistolets et grenades.
Le commando désirait obtenir la libération de 200 terroristes arabes et réclamait que les otages quittent le pays à bord de deux hélicoptères en direction d'un pays arabe. Lorsque les hélicoptères se posèrent en Bavière, la police locale tenta en vain de libérer les otages. L'opération se termina par la mort des athlètes et des entraîneurs israéliens.
3) Des Jeux qui divisent la communauté internationale au lieu
de l'unir: le boycott.
Exemple avec Moscou 1980.
Une autre controverse politique éclabousse le mouvement olympique alors qu'une cinquantaine de pays refusent d'envoyer leurs athlètes à Moscou pour protester contre l'intervention militaire de l'Union des Républiques Socialistes Soviétiques (URSS) en Afghanistan, en décembre 1979.
Après la tuerie de Munich, en 1972, et la décision des pays africains de boycotter les Jeux de Montréal, en 1976, la présentation des olympiques est à nouveau obscurcie par une polémique à caractère politique. Au début de 1980, le président américain Jimmy Carter demande au Comité olympique de son pays de ne pas envoyer d'athlètes aux Jeux d'été de Moscou afin de protester contre l'intervention militaire de l'URSS en Afghanistan. Le Comité approuve le président par une forte majorité au mois d'avril. Une cinquantaine de pays se joindront aux Américains et décideront, eux aussi, de ne pas envoyer de délégation à Moscou (Japon, République fédérale d'Allemagne, Canada, etc.). Lorsque les Jeux débutent, le 19 juillet, seulement 81 pays sont au rendez-vous. Quatre ans plus tard, l'URSS rendra la pareille aux États-Unis en refusant de participer aux Jeux d'été de 1984, à Los Angeles. Le geste sera imité par une quinzaine d'autres pays, la plupart du bloc de l'Est. L'amélioration du climat politique permettra aux Jeux de Séoul, tenus en 1988, de réunir les grandes nations du monde.
4) Des Jeux qui célèbrent la réconciliation
Exemples avec Tokyo 1964 et Barcelone 1992.
Les Jeux de 1964 à Tokyo furent les premiers d’Asie. Les Japonais firent valoir la réussite de leur reconstruction après la Seconde Guerre mondiale en choisissant comme dernier porteur de la flamme Yoshinori Sakai, né à Hiroshima le jour même où la ville fut détruite par une bombe atomique.D'autre part plus de 2 millions de billets on été vendus aux étrangers, un record historique.
A l'occasion es Jeux Olympiques de Barcelone en 1992, la Catalogne, région autonome tentée par la sécession avec l'Espagne a été le théatre de la cohésion nationale espagnole.
C'est une véritable modernisation de la ville à l'occasion de J.O. Après la coupe du monde de football, à quand des jeux en Afrique du Sud ?
5) Des Jeux - spectacles où les dividendes tirés des retransmissions et des produits dérivés fait des compétitions sportives un simple support :
Exemple avec Atlanta en 1996.
Les Jeux Olympiques d'Atlanta enregistrent un nouveau record des montants des droits de retransmission avec plus de 896 millions de dollars. Pour avoir l'exclusivité de diffusion dans le territoire américain, la chaine NBC déboursa à elle seule 456 millions de dollars. Cet investissement fut largement rentabilisé par la vente de ses espaces publicitaires estimés à 675 millions de dollars. On considère que près de dix-neuf milliards de spectateurs et de téléspectateurs, en audience totale cumulée, regardèrent les épreuves.
15 108 médias étaient présents à Atlanta, dont 5 695 organes de presse écrite et 9 413 diffuseurs. Plus de 19 161 journalistes et techniciens accrédités couvrirent les jeux. Plus de 47 466 volontaires ont participé à l'organisation.
Droits de télévision des Jeux olympiques de 199626
Médias / Groupement de médias | Montant (en millions de dollars) |
NBC (États-Unis) Union des médias européens (EBU) Japon (AOJC) Australie (7 chaines) Canada (CBC) Corée (Koréan Pool) Nouvelle-Zélande (TVNZ) Afrique du Sud (SABA) Amérique latine (OTI) Asie-pacifique (APBU) États Arabes (ASBU) Autres |
456 247 99,5 30 20,75 9,75 8 6,75 5,45 5 3,75 5 |
Total | 896,95
|
6) Des Jeux modestes qui préservent l'idéal de l'olympisme :
Exemple avec les Jeux Paralympiques pour les athlètes handicapés qui ce débute en ce moment même à Vancouver.
Plusieurs dizaines de milliers de spectateurs ont salué par une joyeuse exclamation l'embrasement de la vasque qui a marqué vendredi soir à Vancouver l'ouverture des Jeux paralympiques d'hiver 2010, les premiers disputés au Canada.
Samedi, plus de 500 athlètes handicapés de 45 pays commencent à s'affronter dans plusieurs disciplines, telles le ski alpin, le ski de fond, le biathlon, le curling en fauteuil roulant et le hockey sur luge.
L'objectif du Mouvement paralympique est de donner l’occasion aux athlètes ayant un handicap physique de se dépasser et de réaliser des performances sportives comparables à celles des athlètes olympiques.